Les sacrements sont notre plus grand défi pastoral et en même temps notre plus grande opportunité pastorale : comment répondre en vérité à la demande de baptême ou de mariage alors que la grande majorité des demandeurs n’a pas vraiment de liens avec l’Eglise ?
Un chapitre dense, à lire et à méditer, prudent sur les solutions pastorales. Une conviction : accueillir de manière inconditionnelle, puis se mettre d’accord sur le chemin à emprunter. A propos du mariage : « Notre point de départ consiste à ne jamais dire « non » à une demande de sacrement….Notre « oui doit être une volonté ferme et sincère de marcher à côté de ces couples, jusqu’à ce qu’ils se sentent prêts à célébrer les sacrements et il doit s’accompagner d’une définition claire de ce à quoi ils se préparent. »
Si la mission de l’Eglise est bien de faire des disciples, il devient très difficile d’appliquer des solutions toutes faites. Le Catéchisme de l’Eglise catholique nous dit (CEC n°1072) que la liturgie et les sacrements « doivent être précédés par l’évangélisation, la foi et la conversion ». Aucun programme de quelques semaines ne peut y arriver. « Si nous voulons faire des disciples, il nous faut des modèles qui feront des sacrements non plus un système de récompense suivant l’âge, mais plutôt des célébrations de foi sincère au cœur de la communauté chrétienne ».
Une partie du chapitre revient sur la théologie des sacrements. L’histoire de l’Eglise, à travers la lutte d’hérésies (donatiste au 4ème siècle) ou la contre-réforme a considéré de manière dogmatique que les sacrements agissent ex opere operando (« par l’action accomplie »), c’est-à-dire, en très résumé, indépendamment de l’état de sainteté du ministre et de celui qui le reçoit. Deux conséquences :
– Insistance disproportionnée selon JM sur le concept de la validité des sacrements au lieu de leur fécondité ;
– Sur la manière d’agir des sacrements, qui provoquent un changement ontologique (changement de l’ « être ») en négligeant la dimension existentielle.
Les sacrements ont deux dimensions, christologique (comment le Christ agit, de manière invisible) et ecclésiale. La dimension ecclésiale est négligée quand le sacrement n’est perçu que comme un rite, sans volonté de participer à la vie de l’Eglise, « alors qu’originellement les sacrements s’enracinaient dans le fait d’être des disciples ». La confirmation est vécue comme un ticket de sortie que comme une entrée en adulte dans la communauté. Le pire intervient quand l’Eglise accepte le parjure des parents d’enfants à baptiser : « comprenez-vous clairement ce que vous être en train d’entreprendre ? » et qu’ils répondent oui alors qu’ils ne reviendront jamais. Le conflit entre Jésus et les chefs religieux de son époque procédait de celui entre l’apparence (l’extérieur) et les dispositions intérieures.
Implications pour les nouveaux modèles de pastorale :
L’Eglise est faite pour faire des disciples et non pas pour organiser des baptêmes ou des mariages.
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